Et si c’était la société qui fabriquait des malades mentaux ?
Dans un article paru dans LE VIF, le psychiatre gantois Paul Verhaeren repart de l’histoire de la psychiatrie et de l’ouvrage de Michel Foucault, Histoire de la folie à l’âge classique. Dans cet ouvrage érudit, Foucault retrace le récit des interactions entre la société et les malades mentaux. Condamnés à l’exclusion et à l’enfermement depuis la mesure prise par le roi Louis XIV, les malades mentaux ont régulièrement été l’objet d’un regard moralisateur, auquel s’ajoute aujourd’hui une vision qui se revendique comme scientifique. Dans ce contexte, la cause des maladies mentales repose essentiellement sur l’individu lui-même. Mais s’il existe actuellement une augmentation des troubles mentaux, et de la souffrance psychique, si le nombre des personnes atteintes par le « burn-out » est en telle augmentation, n’y a-t-il pas lieu de s’interroger sur la responsabilité d’un contexte social ? Et si on s’attaquait aussi à ce type de cause ?
Source : Han Renard, LE VIF- KNACK, 10 décembre 2019