Anorexie mentale
L’anorexie mentale est un trouble des conduites alimentaires qui se caractérise par un souci constant de limiter ses apports alimentaires, avec pour conséquence une perte de poids importante et des altérations de l’état général.
Ce trouble touche préférentiellement des jeunes femmes. Il nécessite un diagnostic rapide et la mise en oeuvre d’un suivi médical.
Qu’est-ce que c’est ?
L’anorexie mentale est un trouble psychique caractérisé par une perturbation des conduites liées à l’alimentation. Le mot «anorexie» signifie «perte de l’appétit». La perte d’appétit est un symptôme observé dans de nombreuses maladies physiques (infections, cancers) ou mentales (dépression, troubles anxieux, psychoses). Elle peut aussi n’être qu’un simple effet passager d’un état de préoccupation ou de stress. Dans l’anorexie mentale, les troubles du comportement alimentaire sont à l’avant-plan du tableau clinique, mais il s’agit moins d’une véritable perte de l’appétit que d’une lutte active et permanente contre la nécessité d’absorber des aliments.
Le tableau clinique qui aboutit à poser un diagnostic d’anorexie mentale comporte les éléments suivants:
- une perte de poids très importante aboutissant à un état de dénutrition avec toutes ses conséquences (chute des cheveux, sensation de froid, déshydratation, décalcification….)
- une peur obsessionnelle de grossir se traduisant par des régimes restrictifs, des vomissements provoqués, des exercices physiques intensifs, le recours à des laxatifs ou à des diurétiques,
- un déni de la maigreur,
- des altérations de l’état général : fatigue, hypotension, troubles intestinaux, troubles endocriniens (aménorrhée),
- dans certains cas, l’association avec des épisodes de boulimie qui déclenchent angoisse, culpabilité et renforcement des gestes visant à éliminer les aliments ingurgités.
Qui est concerné ?
L’anorexie mentale touche préférentiellement (9 fois sur 10) les jeunes femmes et les adolescentes, avec un pic de fréquence compris entre 14 et 18 ans. Dans la population féminine globale, sa prévalence est estimée entre 1 et 2%. Toutes les pratiques de restrictions alimentaires observées chez les jeunes femmes ne relèvent pas de l’anorexie mentale ; cependant, lorsqu’elles sont auto-imposées avec sévérité, elles peuvent constituer une forme d’entrée et évoluer vers l’anorexie mentale.
Des troubles associés peuvent être présents. Dans un certain nombre de cas, une dépression coexiste avec l’anorexie mentale. Les personnes atteintes de ce trouble présentent assez souvent une personnalité de type perfectionniste, avec une estime de soi déficiente.
Quelles en sont les causes ?
L’anorexie mentale constitue un trouble complexe dont les origines semblent impliquer de nombreux facteurs de type génétique, biologique, psychologique individuel ou familial. Des éléments environnementaux et socioculturels sont également incriminés comme par exemple la valorisation excessive de la minceur dans les médias et la publicité. Le déclenchement du trouble dépend de la conjugaison de plusieurs de ces facteurs.
Comment la soigner ?
Il importe de poser le diagnostic du trouble à un stade le plus précoce possible, en repérant des signes d’alerte tels que :
- la place prédominante des préoccupations tournées vers l’alimentation et le poids
- des conflits avec l’entourage à propos de la nourriture
- des vomissements provoqués
- une perte de poids excessive
Dès que des signes d’alerte de ce type ont été mis en évidence, il importe de consulter un professionnel de la santé, préférentiellement le médecin traitant habituel. Celui-ci orientera le cas échéant vers un spécialiste. Dans les situations sévères, un séjour dans un centre spécialisé peut s’avérer nécessaire.
Le traitement de l’anorexie mentale nécessite généralement une approche qui associe :
- une prise en charge médicale en vue de suivre l’évolution des paramètres physiologiques et de soigner les complications liées à l’état de dénutrition
- un suivi psychiatrique ou psychologique, en vue de fournir un accompagnement individuel ou familial. La famille étant souvent un acteur largement impliqué, la psychothérapie de type familial, notamment la psychothérapie systémique trouve ici une indication de choix.
- un accompagnement nutritionnel en vue de soutenir un programme de retour à une alimentation normale.
Comment la prévenir ?
L’anorexie mentale relevant de facteurs multiples, il est difficile d’agir spécifiquement au niveau de l’un ou l’autre d’entre eux. Il importe surtout de repérer les éventuels facteurs de risque et de consulter rapidement en cas de signe d’alerte.
Des conseils simples peuvent contribuer à apporter un effet préventif. Ils sont de type éducatif (favoriser l’estime de soi et la confiance en soi des adolescents, éviter de les inciter à poursuivre des idéaux trop exigeants, favoriser les plaisirs partagés) ou de type nutritionnel (stimuler le plaisir lié à une nourriture variée, être attentif au caractère convivial des repas, éviter l’amplification des discours publicitaires autour de la valorisation de l’apparence et de la minceur).
Où s’adresser dans la province de Luxembourg ?
Le médecin généraliste traitant est le premier interlocuteur possible. Il est également possible de s’adresser à un pédopsychiatre ou à un psychiatre, ou encore de s’adresser à un Service de Santé mentale.
L’ASBL AnoréVie est une équipe pluridisciplinaire qui propose des activités, des consultations ainsi que des suivis thérapeutiques pour les personnes souffrant d’anorexie mentale ou d’autres troubles du comportement alimentaire.
Route de Dinant, 28 6800 LIBRAMONT Tél : 061/22 34 63 anorevie@skynet.be
Pour en savoir plus
Sur internet : dossier de l’Inserm via ce lien
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