Burn-out
Le burn-out désigne un état d’épuisement des ressources physiques et psychiques en lien avec des conditions de travail éprouvantes
Qu’est-ce que c’est ?
Le mot anglais burn out signifie littéralement brûlé, consumé par le feu. Dans le contexte du travail, il renvoie aux effets d’un surmenage lié à un excès de travail, de responsabilités ou de stress professionnel. Le terme d’épuisement professionnel est fréquemment utilisé dans la littérature francophone.
L’attention portée à ce type d’épuisement est relativement récente; elle a pu prendre parfois des dimensions excessives (voire malsaines ?).
Comment se présente-t-il ?
Le burn-out se présente comme un état d’épuisement émotionnel, mental et physique causé par un stress excessif et prolongé. La personne se sent dépassée, incapable de répondre aux demandes qui se succèdent. Puis, avec le stress qui continue, elle commence à perdre intérêt et motivation, motivation qui l’avait souvent menée à son niveau de responsabilité actuelle. Les personnes atteintes de burn-out se décrivent souvent comme une batterie déchargée, comme un machine devant fonctionner à un rythme trop soutenu ou encore une élastique trop étirée qui se casse.
Bien que le terme ait été utilisé pour la première fois dans les années 1970 par le psychologue américain Herbert Freudenberger, dans sa description de la souffrance psychologique d’une équipe de soins, il n’existe pas vraiment de définition claire et univoque du burn-out. Médicalement, le DSM V le considère comme un trouble de l’adaptation.
Les symptômes peuvent être classés sous 3 domaines: épuisement émotionnel – aliénation du travail – réduction de la performance.
Les symptômes du burn-out apparaissent généralement de manière progressive : fatigue, perte du goût du travail, puis à un stade plus avancé, surviennent oublis, irritabilité, manque de concentration.
Pour évaluer un éventuel état de burn-out, il existe des échelles dont une des plus utilisées est le « Maslach Burnout Inventory »; il en existe une version traduite en français accessible via ce lien.
Quelles en sont les causes ?
Plusieurs types de raisons peuvent expliquer un burn-out. Elles tiennent soit aux caractéristiques de la personne elle-même, soit au type de travail, à son organisation, soit encore à l’équipe des collègues.
L’incrimination importante de facteurs liés aux conditions de travail pose la question de déterminer s’il s’agit vraiment d’une maladie ou d’une réaction normale face à un stress professionnel excessif. Parmi ces conditions, est souvent mise en cause la surcharge permanente de travail qui pèse sur des individus fortement engagés ou motivés. Pour Pascal Chabot (Global Burn- Out, 2013), le burn-out est avant tout une pathologie non de l’individu lui-même, mais une pathologie de la relation de l’individu à la société. A l’heure actuelle, il n’existe pas encore de consensus au sein des experts pour considérer le burn-out comme une maladie à part entière. En cela, le burn-out se distingue de la dépression, largement acceptée comme maladie.
Toutefois, il faut être prudent dans le diagnostic : la sensation de se sentir brûlé, vidé de tout ressort, peut aussi être un symptôme de dépression débutante, de troubles anxieux ou encore d’une maladie physique. Poser trop rapidement un diagnostic de burn-out pourrait mener à négliger une pathologie sous-jacente. Le diagnostic de burn-out posé trop tôt pourrait alors signifier que les vrais problèmes ne sont pas reconnus et traités de façon appropriée.
Qui est concerné ?
Malgré l’intérêt de la part des Autorités belges et européennes, peu de chiffres sont disponibles. Une étude menée en 2010 par le SPF Emploi, Travail et Concertation Sociale, fait état d’une prévalence de 0,8% au sein de la population belge. Les recherches sont surtout menées dans certains milieux professionnels (surtout les professionnels de soins). Il en résulte que les chiffres concernant la fréquence dans la population générale, sont à prendre avec précaution. En se basant sur des statistiques d’absences au travail, on retient des chiffres entre 1 à 10 % dans la population.
En ce qui concerne le profil des personnes concernées, il est habituel de considérer que ce sont les plus motivés au travail qui risquent le plus d’être touchés. Ce sont souvent les fonceurs, les travailleurs acharnés, qui subissent finalement ce crash.
Comment prévenir ?
Il s’agit principalement de pouvoir reconnaître le plus rapidement possible les premiers signes annonciateurs.
Dans la mesure du possible, on tentera d’intervenir au niveau des conditions de travail. La médecine du travail peut jouer un rôle à ce niveau.
Où s’adresser ?
Comme pour la dépression ou les autres troubles de l’adaptation, il est conseillé de consulter un professionnel de la santé, médecin généraliste, psychologue, ou psychiatre. On peut également s’adresser à un service de santé mentale ou à une consultation psychiatrique en hôpital.
Pour en savoir plus
Sur internet :
- site de l’US National Library of Medicine
- article Burn-out : mieux connaître l’épuisement professionnel, Revue Hygiène et Sécurité du travail n°237 déc 2014
- Rapport du 26 février 2016 de l’Académie nationale de médecine française à propos du burn-out
- Avis n°9339 du Conseil Supérieur de la Santé « Burn-out et travail » (septembre 2017)
- Site internet du SPF Sécurité Sociale
A lire :
- Global Burn-Out, Pascal Chabot, PUF, 2013