Dépression du post-partum
La dépression du post-partum est un syndrome dépressif survenant dans la période qui suit un accouchement
Qu’est-ce que c’est ?
Pour la plupart des professionnels, la dépression du post-partum se distingue nettement du baby-blues. Celui-ci correspond à une phase de quelques jours (voire de 1 à 2 semaines) qui fait suite à l’accouchement en raison des modifications hormonales importantes liées à l’accouchement.
Par contre, la dépression du post-partum est un véritable syndrome dépressif persistant qui apparaît après un accouchement : les symptômes sont plus nombreux et plus sévères.
Outre la souffrance typique des troubles de l’humeur, la patiente ressent souvent, dans la dépression du post-partum, des sentiments de culpabilité exacerbés envers le nouveau-né.
Elle peut, dans une infime partie des cas, comprendre des symptômes psychotiques.
Quelles en sont les manifestations ?
Le DSM-V ne reconnait pas la dépression du post-partum comme un diagnostic à part entière, mais bien comme une spécificité des troubles dépressifs. Les symptômes d’un épisode dépressif majeur s’appliquent donc à la dépression du post-partum. Toujours selon le DSM-V, les symptômes s’installent dans les quatre premières semaines qui suivent la naissance, voire parfois avant (on parle alors de « dépression périnatale). Toutefois, d’autres auteurs soutiennent que la dépression du post-partum peut survenir dans les douze mois après l’accouchement.
Selon l’intensité de la dépression, on parle de :
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Dépression mineure du post-partum:
Elle est dominée par des manifestations telles que de la fatigue, des problèmes de sommeil, une perte de la libido, un sentiment culpabilisant d’incapacité à répondre totalement aux besoins de l’enfant, de l’irritabilité ou de l’agressivité s’adressant aux proches.
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Dépression majeure du post-partum:
Elle peut mettre en jeu la vie de la mère et de l’enfant, et altérer la relation mère-enfant d’une façon assez importante. Cette forme de dépression associe les signes classiques de la dépression : des sentiments d’incapacité, une culpabilité, des auto-accusations en relation avec de mauvais soins apportés à l’enfant, une anxiété souvent importante et parfois des idées suicidaires. S’en suit un appauvrissement des contacts dans les soins, une diminution dans les échanges et une disparition des moments ludiques.
Quelles en sont les causes ?
Il n’existe pas de cause unique à la dépression postpartum. Plusieurs facteurs pourraient jouer un rôle dans le déclenchement de la maladie. Ces facteurs sont :
- physiques
- hormonaux
- sociaux
- psychologiques
- affectifs.
Quelle en est la fréquence ?
Selon certaines études, la dépression du post-partum touche jusqu’à 15% des mamans après un accouchement.
Il y aurait un risque relativement important de réapparition du trouble pour les grossesses suivantes.
Comment la soigner ?
Le traitement peut prendre différentes formes :
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Traitement psycho thérapeutique : différentes approches peuvent être envisagées :
Thérapies spécifiques visant la relation mère-enfant
Thérapies utilisées dans les dépressions non-spécifiques : soutien, cognitivo-comportemental, analytique, relations interpersonnelles, relaxation, …
- Traitement pharmacologique
- Prise en charge des difficultés sociales.
A ces différentes formes de traitement peut s’ajouter une prise en charge préventive, visant à détecter les mères plus à risque dès la grossesse et développer à leur égard une stratégie appropriée.
La participation à des groupes d’entraide ou à des groupes de parole pour jeunes parents peut s’avérer bénéfique.
Pour en savoir plus
Les sites suivants apportent des informations complémentaires :