Réseaux de soins
Qu’est-ce qu’un réseau de soins ?
Le mot « réseau » dérive du latin retis, qui désigne un maillage de fils constituant un filet. Par la suite, le mot réseau a servi pour caractériser la circulation sanguine, et de là toutes formes de voies communiquant entre elles en vue de faciliter une circulation (réseau routier, réseau ferroviaire) ou des relations (réseau social).
Le modèle « en réseau » est un modèle utilisé pour représenter une forme d’organisation sociale où divers éléments sont reliés entre eux (niveau statique) et/ou communiquent à travers des échanges (niveau dynamique). Ce modèle a été importé par le secteur des soins de santé avec l’objectif principal de relier les différentes ressources sanitaires sur un territoire et de les mobiliser en vue d’offrir aux patients des soins continus, mieux coordonnés, mieux intégrés et centrés sur leurs besoins.
Le modèle de soins en réseau est au cœur de la réforme des soins de santé mentale que la Belgique a lancée depuis ces dernières années. Baptisée « réforme 107 » en raison du mode de financement prévu à l’article 107 de la loi sur les hôpitaux, cette réforme ambitionne de centrer les soins sur le milieu de vie des personnes et de réserver l’hôpital psychiatrique à des situations nécessitant des soins spécialisés.
En complément de la loi sur les hôpitaux (coordonnée le 7 août 1987), la loi de 1999 (1999-01-25/32), définit les concepts de « réseau et circuit de soins »:
« Pour l’application de la présente loi, il faut entendre par :
1° réseau d’équipements de soins : un ensemble de prestataires de soins, dispensateurs, institutions et services qui, en ce qui concerne la législation organique, ne relèvent pas de la compétence des autorités visées aux articles 128, 130 ou 135 de la Constitution et qui offrent conjointement un ou plusieurs circuits de soins dans le cadre d’un accord de collaboration juridique intra- et extra-muros et ce, à l’intention d’un groupe cible de patients à définir par eux et dans un secteur à motiver par eux;
2° circuit de soins : l’ensemble de programmes de soins et autres équipements de soins, qui, en ce qui concerne la législation organique, ne relèvent pas de la compétence des autorités visées aux articles 128, 130 ou 135 de la Constitution et sont organisés par le biais d’un réseau d’équipements de soins qui peuvent être parcourus par le groupe cible ou le sous-groupe cible visé au 1°.
§ 2. Le Roi peut, après avis du Conseil national des établissements hospitaliers, Section programmation et agrément, désigner les groupes cibles pour lesquels les soins sont offerts par un réseau d’équipements de soins. Le cas échéant. Il peut désigner les catégories de prestataires de soins qui font en tout cas partie du réseau visé.
§ 3. Le Roi peut préciser les règles pour l’application des §§ 1er et 2 et étendre, en tout ou en partie et moyennant les adaptations requises, les dispositions de la présente loi aux réseaux visés au § 1er, aux circuits de soins qui en font partie et aux éléments constitutifs du circuit de soins. »
Plus loin, cette même loi de 1999, introduit le concept de programme de soins.
Dès 2002 (24 juin 2002), la déclaration conjointe des ministres de la santé a jeté les bases de la future réforme des soins de santé mentale. Celle-ci s’est concrétisée en 2010, lorsque la conférence interministérielle « Santé Publique » du 26 avril a approuvé le guide « Vers la mise en place de meilleurs soins de santé mentale par la réalisation de circuits et réseaux de soins ».
En 2015, le modèle est étendu au public cible des jeunes via la nouvelle politique de soins en santé mentale pour enfants et adolescents.
Comment fonctionne-t-il ?
Pour que le réseau fonctionne de manière optimale, il doit réunir certaines conditions dont les plus importantes sont :
-une bonne coordination entre les partenaires du réseau
-un décloisonnement entre corps professionnels et une collaboration pluridisciplinaire
-une souplesse et une créativité suffisante pour coller au mieux aux besoins spécifiques des patients
-un maillage qui n’enferme pas le patient mais lui laisse des ouvertures vers l’extérieur.
Le réseau travaille sur une zone géographique bien délimitée.
Il fonctionne sur base de conventions entre les partenaires, établies sur un principe d’adhésion volontaire.
Le réseau a des missions qui portent tant sur le contenu des soins que sur les aspects organisationnels.
Chaque réseau est appelé à remplir des fonctions définies, ces fonctions correspondant à des missions clés destinées à apporter des réponses aux besoins de la population cible.
On appelle programme de soins la traduction concrète des fonctions en offre de soins.
En province de Luxembourg
Le réseau « Matilda« , à destination des enfants et adolescents, est lancé en 2015.
Jusqu’en 2015, la province de Luxembourg ne disposait pas de réseau « 107 » pour les adultes. Fin 2015, un modèle de réseau a été déposé et approuvé. Le réseau « 107 » luxembourgeois, ProxiRéLux, débute son implémentation au cours de l’année 2016.
Il existe également un réseau destiné à l’accompagnement des personnes souffrant de dépendances. Des informations détaillées concernant ce réseau sont accessibles sur le site de la Coordination Luxembourg Assuétudes (CLA).
Pour en savoir plus
- Guide de la nouvelle politique de soins de santé mentale pour enfants et adolescents.
- Site officiel de la réforme 107.
- Revue Ethica Clinica n°86, 2017 : Les réseaux de soins