Phobie
Le mot phobie désigne la peur excessive vis-à-vis d’un objet spécifique ou d’une situation particulière ainsi que les conduites d’évitement qui en découlent
Qu’est-ce que c’est ?
Le terme phobie désigne la peur excessive d’un objet spécifique ou d’une situation particulière ainsi que les conduites d’évitement qui en découlent. La phobie se distingue de la peur par l’intensité de la réaction et par les perturbations qu’elle entraîne dans le fonctionnement quotidien. Ainsi par exemple, si la peur des chats n’empêche pas de rester dans la pièce où se trouve un chat, la phobie des chats provoque le fait de quitter la pièce et d’éviter tous les endroits où il est possible d’en rencontrer.
Quelles en sont les manifestations ?
Selon l’objet de la phobie, le DSM distingue :
- l’agoraphobie : peur excessive de se trouver seul dans un espace ou un lieu public, dans un endroit où il serait difficile de s’échapper ou en cas d’accès de panique (foule, file d’attente, transport en commun…)
- la phobie sociale : peur excessive de situations qui impliquent le contact avec des autres
- les phobies spécifiques (simples) : peur excessive liée à un objet précis :
-situations : voyages en avion, ascenseurs, espaces clos (claustrophobie), vue du sang…
-animaux : serpents, araignées (arachnophobie)….
-environnement naturel : orages, hauteur, proximité de l’eau…
-manifestations corporelles : étouffement, vomissements….
Les phobies spécifiques se manifestent par :
- une durée d’au moins 6 mois
- la peur persistante et intense, à caractère irraisonné, déclenchée par la présence ou l’anticipation de la confrontation à un objet ou une situation spécifique
- la réaction anxieuse immédiate ou même l’accès de panique face au stimulus phobogène
- le vécu de la situation phobogène avec une anxiété et une détresse immense
- l’évitement et l’anticipation anxieuse de la situation redoutée, avec pour conséquence une perturbation importante des habitudes, des activités professionnelles ou sociales et des relations avec autrui, ainsi qu’un sentiment important de souffrance.
Quelles sont les causes ?
L’origine des phobies est complexe à identifier. Il semble que de nombreux facteurs puissent être combinés, tels que :
- Génétiques (bien que ceux-ci tendent à être difficiles à démontrer),
- Neurobiologiques,
- Cognitifs (liés à la réflexion personnelle),
- Développementaux et autres (stress personnel, socioéconomique, professionnel, …),
- Educatifs, familiaux, environnementaux.
Qui est concerné ?
Les formes mineures sont courantes dans la population générale, tandis que les formes sévères et invalidantes sont plus rares. La prévalence au cours d’une vie se situe entre 8 et 12%. Ce taux diminue chez les personnes âgées. Les femmes semblent plus sujettes aux phobies que les hommes (deux femmes pour un homme), et ce notamment pour certaines phobies telles que les phobies animales, naturelles et situationnelles (sang).
Les phobies spécifiques semblent se déclarer en bas âge (entre 5 et 12 ans).
Comment soigner ?
La démarche thérapeutique peut être double (même si dans la majorité des situations la prise en charge psycho-thérapeutique seule est suffisante):
La prise en charge psycho-thérapeutique implique plusieurs approches:
- La suppression de l’angoisse d’origine
- La suppression de l’association entre le stimulus et l’angoisse
- La prise de conscience et le changement progressif de la phobie
- La gestion des émotions anxieuses
- La restructuration du système de pensée.
Pour cela, les thérapies cognitivo-comportementales sont indiquées (notamment par exposition graduée). Des thérapies brèves, de soutien, analytiques, de groupe ou de l’hypnose peuvent également être proposées.
Le traitement médicamenteux :
- Les benzodiazépines peuvent être utilisées pour assurer un soulagement des symptômes aigus, au besoin, pour un patient souffrant d’une phobie spécifique qui doit affronter une situation redoutée.
- Dans certains cas, on peut recourir aux antidépresseurs.