Schizophrénie
La schizophrénie est un trouble mental chronique de type psychotique qui se développe généralement à partir du début de l’âge adulte. Elle se présente sous des aspects variés où dominent le plus souvent une perte du contact avec la réalité, des hallucinations ou des idées délirantes. Elle s’accompagne également de troubles des fonctions cognitives et de perturbations dans le comportement social.
La schizophrénie, qu’est-ce que c’est ?
Le terme de « schizophrénie » dérive du grec et signifie littéralement « esprit scindé ». Il est dû à la plume du psychiatre suisse Eugen Bleuler (1857- 1939) qui a préconisé de l’utiliser pour désigner l’ensemble des symptômes présentés par de jeunes malades psychotiques autrefois qualifiés de « déments précoces ».
La schizophrénie est un trouble de type psychotique chronique qui peut se manifester sous des aspects extrêmement variés, en associant divers symptômes plus ou moins marqués selon les cas. Les symptômes de la schizophrénie sont classiquement regroupés en 3 catégories :
- Symptômes cognitifs : perte du contact avec la réalité, désorganisation des pensées, des sentiments et des comportements ; dissociation entre les idées et le comportement ; troubles du jugement, de la mémoire, de l’attention, de la concentration ; discours discontinu ou illogique
- Symptômes positifs : délire, hallucinations
- Symptômes négatifs : repli sur soi ; raréfaction des initiatives, des activités et des contacts ; perte de plaisir, d’appétit, de motivation ou de volonté
L’impression générale qui en résulte est un sentiment d’étrangeté ou d’inadéquation avec le réel. Très souvent, c’est l’entourage que ces éléments alertent en premier lieu, car la personne elle-même a rarement conscience de son état.
Qui est concerné ?
La schizophrénie est assez fréquente puisque sa prévalence globale est estimée entre 0,5 et 1%. Sa répartition semble assez uniforme, répartie dans toutes les populations. Elle apparaît le plus souvent en fin d’adolescence ou chez le jeune adulte, dans une proportion supérieure chez les individus de sexe masculin.
Quelles en sont les causes ?
L’origine précise de la schizophrénie demeure inconnue. Elle présente vraisemblablement un caractère multifactoriel. Parmi les facteurs généralement incriminés comme prédisposant ou déclenchant, on peut citer des facteurs génétiques (prédisposition héréditaire), des facteurs environnementaux (infections virales, événements survenus au cours de la grossesse, de l’accouchement ou de la petite enfance) ou encore des facteurs comportementaux (consommation de cannabis).
Comment la soigner ?
La précocité d’une intervention thérapeutique est un élément déterminant pour le pronostic : plus le traitement intervient tôt, plus l’état clinique a des chances d’évoluer favorablement.
Le traitement médicamenteux par antipsychotiques constitue l’élément central de la thérapeutique. Il est instauré après un examen psychiatrique qui confirme le diagnostic. Les neuroleptiques peuvent être administrés par voie orale ou par injections. Des formes-retard permettent d’assurer un taux stable pendant une certaine durée.
En phase aiguë, une période d’hospitalisation est souvent indiquée. Parfois, s’il y a refus et si la personne représente un danger pour elle-même ou pour autrui, cette hospitalisation interviendra dans le contexte d’une mise sous protection judiciaire, en vertu de la loi du 26 juin 1990.
En fonction des symptômes présentés, d’autres types de médicaments peuvent être associés à la médication neuroleptique : anxiolytiques, antidépresseurs, régulateurs de l’humeur, correcteurs des effets secondaires.
La psychothérapie , constitue un support précieux à la médication, d’autant plus que la durée requise pour le traitement requiert la collaboration du patient et une alliance thérapeutique de qualité.
Le traitement est utilement complété par un accompagnement psycho-social qui vise à préserver ou à restaurer au mieux l’intégration sociale de la personne.
Si les thérapies de choc étaient autrefois largement utilisées dans le traitement de la schizophrénie, il est aujourd’hui devenu très rare d’y recourir. Seule l’électroconvulsivothérapie (électrochocs) rencontre encore quelques indications dans des situations extrêmes.
Comment la prévenir ?
En raison de l’ignorance d’une causalité précise, il est très difficile à l’heure actuelle de conseiller un quelconque mode de prévention primaire.
La prévention secondaire repose surtout sur la précocité du diagnostic et du traitement.
Pour en savoir plus
Site Schizinfo
En province de Luxembourg ?
Devant des symptômes qui évoquent la schizophrénie, il est impératif d’avoir un avis psychiatrique. Un tel avis peut être obtenu :
- en consultant un psychiatre attaché à un hôpital psychiatrique
- en consultant un psychiatre attaché au service psychiatrique d’un hôpital général
- en consultant un psychiatre privé
- en cas de crise, en s’adressant à un service d’urgence
En phase chronique une personne souffrant de schizophrénie pourra être suivie par des réseaux de soins constitués par divers professionnels (psychiatre, médecin généraliste, psychologue, intervenants sociaux) ou dans d’autres types d’institutions que l’hôpital (maison de soins psychiatrique, habitation protégée, service de santé mentale…). Le plus rapidement possible, les soins seront poursuivis dans le milieu de vie de la personne, avec le soutien éventuel de services d’aide et de soin à domicile ou d’associations (Psytoyens, Similes, Profamille.…)
Nouveau !
Prochainement, soit dans le courant de l’année 2021, la province de Luxembourg accueillera une équipe du réseau Profamille, association destinée aux familles et proches de personnes souffrant de schizophrénie. Renseignements disponibles auprès de la coordination du réseau belge, Stéphanie Lemestré 0455/11 55 55 stephanie.lemestre@profamille.site