Stress
Le stress est un phénomène normal car il représente une réponse de l’organisme en vue de s’adapter à une situation nouvelle ou menaçante.
Il n’est considéré comme pathologique que lorsqu’il devient disproportionné soit en intensité soit en durée et qu’il engendre des perturbations physiologiques ou psychologiques importantes.
Qu’est-ce que c’est ?
Le mot « stress » recouvre l’ensemble de réactions, physiologiques et psychologiques, qu’un organisme développe face à une situation d’agression. Par extension le terme est également utilisé pour désigner le stimulus stressant lui-même. Ainsi la phrase « je vis un stress » signifie à la fois « je me trouve face une situation angoissante ou menaçante » et « mon corps et mon esprit modifient leur comportement habituel pour réagir à cette situation ».
Au plan physiologique, le stress se manifeste par une série de réactions enclenchées par une augmentation de la production d’adrénaline par la glande surrénale : élévation de la pression artérielle, accélération des rythmes cardiaques et respiratoires, dilatation des pupilles, mise en circulation des graisses et du glucose….Cet ensemble de réactions vise à mobiliser les ressources énergétiques qui vont permettre à l’organisme de faire face à la situation. Toutefois, lorsque le stress se prolonge, son effet bénéfique s’atténue pour acquérir une dimension de plus en plus nocive, principalement en raison de la sollicitation cardio-vasculaire intensive à laquelle s’ajoute un effet dépresseur des hormones surrénaliennes sur le fonctionnement des mécanismes immunitaires. Des pathologies peuvent apparaître : hypertension artérielle, infarctus, ulcère gastrique, douleurs chroniques… Le stress qui constitue ainsi un moyen de défense de l’organisme, aboutit, s’il devient trop intense, répétitif ou prolongé, à amoindrir les possibilités de défense du corps, à épuiser ses potentialités de ressources, voire à provoquer des maladies.
Outre les manifestations physiologiques, le stress engendre également des effets psychiques. Il déclenche la peur qui constitue en elle-même un signal pour inciter à adopter une réaction adaptée à la situation menaçante. Il stimule une attitude d’éveil en mettant l’attention et la mémoire en alerte. Les fonctions cognitives sont ainsi mises dans des conditions favorables pour analyser les informations, évaluer la situation et apporter une réponse adaptée au contexte. Comme au plan physiologique, le caractère bénéfique du stress se modifie lorsque celui-ci devient chronique ; lorsque l’état d’alerte se prolonge, il aboutit à mettre le psychisme en état d’épuisement, avec des conséquences possibles en termes de fatigue, d’anxiété chronique, de dépression, d’irritabilité, d’insomnies, de dépendances ou de troubles du comportement.
Ainsi le stress ne constitue pas forcément un problème de santé mentale. Au contraire c’est un phénomène normal et simultanément un phénomène indispensable pour assurer la survie dans un environnement hostile. Dans sa phase aigüe, il représente une réponse adaptative positive à un stimulus menaçant. Le stress ne devient pathologique que lorsqu’il prend des dimensions disproportionnées soit en intensité soit en durée et qu’il se traduit par des symptômes de perturbations physiques ou psychiques.
Qui est concerné ?
En tant que phénomène normal, le stress concerne tout le monde. Dans sa dimension pathologique il touche préférentiellement soit des personnes exposées à des facteurs stressants répétitifs soit des personnes qui présentent des facteurs de vulnérabilité accrue. Ces personnes développent alors des réactions excessives voire de véritables troubles réactionnels face à des stimuli stressants, réels ou supposés. Une telle vulnérabilité peut être liée à l’existence d’un trouble psychique. Mais elle peut aussi être liée à d’autres éléments, tels que des événements traumatiques survenus dans le passé ou qu’un contexte environnemental lourdement grevé de pressions ou de menaces (situations de catastrophes ou de guerre).
Quelles en sont les causes ou facteurs de risque ?
Tous les contextes vécus comme des pressions ou des agressions sont susceptibles d’engendrer un stress chronique : tensions familiales, difficultés économiques, précarité, perte d’emploi, insécurité, violence, maltraitance….
A l’heure actuelle, on assiste à une mise en cause grandissante des conditions de travail comme cause de stress chronique. Parmi les facteurs favorisants, on relève les exigences quantitatives (attentes de chiffres, exigences de rentabilité, horaires serrés…) ou qualitatives (attentes de haute précision ou qualité), le manque de reconnaissance ou d’autonomie, la dévalorisation, la monotonie, les tâches répétitives, le harcèlement…
Un événement traumatique majeur peut être à l’origine d’un stress post traumatique. Celui-ci se traduit par une réponse intense, prolongée, parfois différée dans le temps, dans le décours des suites du trauma (accident, agression, guerre…). Les signes typiques associent des cauchemars, des reviviscences de l’événement et des souvenirs souvent envahissants. Les reviviscences sont susceptibles de déclencher des crises d’angoisse ou de panique. On peut également observer un évitement affectif et comportemental. Par peur d’avoir peur, les personnes cherchent au maximum à éviter les contextes potentiellement stressants. Dans la plupart des cas, l’évolution est favorable.
Comment soigne-t-on le stress chronique ?
La première démarche consiste à chercher à atténuer ou à supprimer les éléments de contextes susceptibles d’engendrer un stress chronique.
Dans les situations peu sévères, des bénéfices peuvent être obtenus par des méthodes de relaxation (yoga, sophrologie, MBSR ou Mindfulness-Based Stress Reduction) et le recours à des mesures hygiéno-diététiques (alimentation saine, exercice physique, sommeil suffisant, épisodes réguliers de détente, pratique de hobby…)
Lorsque des troubles psychiques se sont installés, il s’avère utile de prendre un avis médical. Selon les situations, une médication adaptée pourra être prescrite ou une psychothérapie sera instaurée.
Pour en savoir plus
- Le stress au travail : facteurs de risque, évaluation et prévention Brochure éditée par le SPF Emploi, Travail et Concertation Sociale