Violence
La violence est l’expression en parole ou en acte de l’agressivité d’un individu ou d’un groupe en vue de blesser ou détruire un objet, une personne, une communauté, une institution.
La violence n’est pas forcément à mettre en lien avec un problème de santé mentale même si elle peut en représenter un symptôme. Chez les personnes qui en sont victimes, elles peut laisser des séquelles psychologiques.
Qu’est-ce que c’est ?
L’OMS donne de la violence la définition qui suit :
« La violence est l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès. »
Selon certains, la violence est une force fondamentale dans la lutte pour la survie. Freud énonce d’ailleurs la thèse d’une pulsion agressive qui serait constitutive de l’homme. Il considère qu’en raison de cette pulsion, chaque être humain porte en lui le germe de la violence. Le rôle de l’éducation et de la civilisation consiste à la canaliser.
La violence pourrait être définie comme étant ce qui porte atteinte à l’intégrité des personnes par le moyen de la force ou de la domination. Dans son ouvrage « Soi-même comme un autre », le philosophe Paul Ricoeur définit la violence « comme destruction par quelqu’un d’autre de la capacité d’agir d’un sujet. » Du côté de celui qui en est victime, la violence se traduit par de la souffrance.
La violence est à distinguer de la colère qui est une émotion normale face à des situations d’injustice ou de frustration.
La maltraitance est une forme de violence, souvent chronique et insidieuse, qui s’exerce surtout à l’égard de personnes vulnérables (enfants, personnes âgées, personnes handicapées).
Comment peut-elle se manifester ?
La violence ne s’exprime pas nécessairement de façon spectaculaire. Elle adopte en effet des figures variables, selon son mode d’expression et selon sa destination.
La violence peut s’exprimer selon différents modes:
- verbal : cris, hurlements, injures, menaces ou plus insidieusement propos dénigrants, vexatoires, humiliants, stigmatisants….
- physique: coups, blessures, atteintes à l’intégrité sexuelle, destruction d’objets
- psychologique : comportements visant à dominer autrui, à l’intimider, à le manipuler, à lui imposer des choses contre sa volonté ou encore à le blesser au plan psychologique (dévalorisation, humiliation, harcèlement.…)
- politique : oppression, discrimination, non-respect de droits…
- économique : injustices, limitation de l’accès aux ressources
La violence peut viser divers destinataires :
- autrui : atteintes à d’autres personnes; il arrive fréquemment que les personnes visées par la violence soient des proches. On parle alors de violence familiale ou de violence conjugale.
- soi-même: auto-mutilations, conduites à risques, suicide
- un groupe : racisme, discrimination, persécution, génocide… La violence dans le cadre du travail est une forme de violence qui retient l’attention depuis quelques années.
- une institution: attaques verbales envers des institutions, destruction de biens publics symboliques, terrorisme…
- un objet matériel : dégâts matériels volontaires, destruction d’objets.
Face à une manifestation violente, il importe surtout de repérer les indices d’un éventuel problème de santé mentale,
- soit chez l’auteur de la violence : présente-t-il d’autres problèmes de comportement ? Souffre-t-il d’une dépendance à l’alcool ? Le comportement violent est-il habituel ? Montre-t-il des signes de trouble mental grave, comme par exemple une perte de contact avec la réalité ? Se sent-il persécuté en permanence? etc…
- soit chez la victime : présente-elle des signes de stress post-traumatique ? se trouve-t-elle dans des conditions qui la rendent vulnérable à la violence ?
Quelles en sont les causes ?
Dans la compréhension de la violence, plusieurs facteurs doivent être pris en compte:
au niveau individuel:
- profil de personnalité fragile, narcissique, peu tolérant à la frustration
- antécédents de violence
- dépendance à l’alcool ou à une autre drogue
- troubles psychologiques ou psychiatriques
- besoin d’emprise ou de domination
au niveau relationnel:
- histoire familiale marquée par la violence
- relations de domination
- dépendance affective
- difficultés de communication
au niveau groupal (ou social):
- injustices sociales
- pressions, dominations
- système déshumanisant ou totalitaire
- exclusion sociale
- rapports de force déséquilibrés
- banalisation de la violence
- difficultés de dialogue ou de concertation
En matière d’explications de la violence, deux types d’approches philosophiques s’opposent par des thèses antagonistes:
- pour les uns, la violence serait liée à la part d’animalité en l’homme, elle serait inhérente à sa nature. C’est ce que traduit la célèbre sentence énoncée par Thomas Hobbes : « l’homme est un loup pour l’homme »
- pour d’autres au contraire (comme par exemple Jean-Jacques Rousseau), l’homme serait bon à l’état de nature; ce serait la civilisation qui aboutit à une société régie par la violence.
Où s’adresser ?
En cas d’urgence, on s’adressera à la police via le 101 ou 112
S’il existe des doutes ou des indices qui orientent vers un problème de santé mentale ou de dépendance, il est conseillé de s’adresser à un professionnel compétent : psychologue, psychiatre, médecin généraliste. On peut également s’adresser à un service de santé mentale.
Dans des contextes plus spécifiques de violence, il existe des lieux d’écoute ou d’accueil spécialisés :
En cas de suspicion de violence ou de maltraitance envers des enfants:
- SOS enfants
Rue de la Jonction, 5 – 6880 BERTRIX
Tél: 061/22.24.60 - Écoute enfants (Aide à la Jeunesse)
Tél: 103
En cas de violence conjugale
- Écoute violences conjugales
Tél: 0800/30 030
En cas de violence ou maltraitance envers des personnes âgées
- Respect Seniors
Tél: 0800/30 330
Pour en savoir plus
Brochure « Que faire si je suis confronté à une situation de maltraitance d’enfant? » téléchargeable sur le site de l’Aide à la Jeunesse
Rapport mondial sur la violence et la santé, de l’OMS (2002)
Revue Ethica Clinica n°92 : « Face à la violence: comprendre et agir »
Revue Ethica Clinica n°26 :« La violence au coeur des soins »