Un avis du Conseil supérieur de la Santé à propos des classifications du DSM
Dans un moment où les soins de santé mentale sont en pleine mutation, le Conseil supérieur de la Santé, considérant que les classifications diagnostiques ne sont pas sans poser de problème, a émis un avis intitulé: « DSM (5) : Utilisation et statut du diagnostic et des classifications des problèmes de santé mentale ». L’avis est paru en juin 2019 (CSS avis n°9360).
Observant le fait du recours général aux classifications du DSM ou de la CIM pour établir des diagnostics, enseigner ou communiquer à propos de troubles mentaux, élaborer des statistiques ou des systèmes de remboursement, mais considérant néanmoins que les catégories de ces classifications posent des questions tant épistémologiques que cliniques, le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) a posé la question de la fonction de ces classifications diagnostiques.
En résumé, il considère qu’elles ne réduisent pas les phénomènes liés à la stigmatisation, qu’elles ne correspondent pas aux visions nouvelles de la santé basées sur le rétablissement, qu’elles ne donnent pas d’indication quant aux modalités de soins et ne permettent pas un avis sur le pronostic. Le CSS recommande dès lors de recourir à un modèle diagnostique « multicouche » combinant une approche narrative, contextualisée et évolutive des symptômes, en vue de préciser les besoins en terme de soins et d’évaluer l’état de crise ainsi que les perspectives de rétablissement. Les étiquettes ne peuvent être statiques; elles doivent toujours être maniées avec prudence. La relation thérapeutique reste au coeur du traitement.
L’ensemble du texte de l’avis est à lire sur le site du SPF Santé Publique, avec possibilité de téléchargement.